Ouvrir la voie aux coopératives marocaines vers le marché chinois. Voilà ce que vise le programme «Miftah Souk», porté conjointement par l’Association de l’Entrepreneuriat Social et Solidaire de la Région de l’Oriental (ESSOR), en partenariat avec Nasser Bouchiba, enseignant-chercheur à l’Université Sun Yat Sen en Chine, entrepreneur et co-porteur du programme, ainsi que l’association chinoise China Dream Youth.
Il s’agit d’un programme pilote qui consiste en une mise à niveau des coopératives marocaines et leur accompagnement pour la valorisation de leurs produits. Ceci dans la perspective de développer une réelle opportunité d’exporter les produits du terroir marocains vers le marché chinois.
«Le marketing, point faible d’une grande majorité des coopératives, est la clef pour accéder à n’importe quel marché. Notre objectif est de renforcer la capacité de commercialisation des coopératives à travers la digitalisation, l’accompagnement et l’ouverture d’un canal vers le marché chinois, très demandeur des produits du terroir marocains», explique Nasser Bouchiba.
En effet, une grande partie des coopératives font l’essentiel de leurs chiffres d’affaires lors des salons d’exposition et des foires, organisés au niveau local, régional, national ou international. Or, ce canal ne suffit pas pour faire du bénéfice car les prix sont connus et la concurrence omniprésente. D’autant plus que beaucoup de ces produits du terroir restent à l’état brut et ne sont pas mis en valeur par la transformation.
La recherche d’autres canaux de commercialisation et d’autres marchés devient de ce fait vitale pour une coopérative qui veut se développer. L’approche de Miftah Souk consiste à faire une cartographie des produits du terroir marocains demandés par le marché chinois, identifier les coopératives bénéficiaires et mettre en place le plan d’action.
Ce travail a débuté il y a un peu plus d’une année et une liste de produits du terroir phares du Maroc a été sélectionnée pour être introduite sur le marché chinois. Elle inclut l’argan, l’huile de figue de barbarie, les caroubes, la truffe, le safran, l’argile blanche et la clémentine.
D’autres produits suivront au fur et à mesure. En outre, une cinquantaine de zones ont été visitées dans le cadre de cette étude de marché et ont fait l’objet de visites par les équipes chinoises et marocaines, constituées d’experts et d’enseignants volontaires.
En décembre dernier, une délégation d’experts chinois a réalisé une visite à Al Hoceïma et Nador et fait des rencontres avec les acteurs locaux au sujet de l’aquaculture. Plus récemment, une autre visite et rencontres ont eu lieu avec les coopératives à Taliouine dans la région du Souss Massa au sujet du safran et d’autres plantes médicinales.
Ainsi, les coopératives identifiées seront accompagnées pour mettre en place un site web, en chinois et anglais, et se familiariser avec le concept de vente via internet. Pour se faire, les porteurs du programme Miftah Souk tablent sur la jeunesse issue des zones où sont actives les coopératives, pour assurer cette transition digitale. Disposant de connaissances dans le monde du digital et du web, ces jeunes seront formés et accompagnés pour la gestion des opérations digitales. Vingt coopératives ont déjà commencé la phase de digitalisation.
Pour la phase d’exportation, le programme Miftah Souk sera adossé à une structure de coopération Afrique-Chine, actuellement en constitution qui aura pour mission d’accompagner et de faciliter le processus d’export. A noter que cette structure, dont le siège sera à Rabat, est un réseau de coopération qui réuni une douzaine de pays africains qui ambitionnent de développer l’exportation vers le marché chinois.
Source l’Economiste