Le gouvernement marocain a entamé l’exécution de programmes de développement au profit de la femme rurale, suite au discours Royal du 1er novembre 1999, dans lequel le Souverain a appelé les responsables à orienter leurs efforts en priorité en faveur des femmes rurales, qui constituent la catégorie la plus affectée par la pauvreté.
En juillet 2000, le Souverain a réitéré son appel au gouvernement, contenu dans le message Royal d’orientation concernant le plan de développement économique et social, d’adopter le concept du développement intégré pour combler le déficit et les disparités sociales et spatiales, d’intégrer la jeunesse au processus de production, d’encourager son esprit d’initiative, d’associer la femme au développement, de lutter contre la pauvreté, la misère, l’exclusion et la marginalisation, de propager l’esprit de solidarité et d’entraide, de préserver la dignité, d’adopter des plans régionaux de développement et de dynamiser le rôle de la région dans le développement.
Au fil du temps, la femme rurale est devenue de plus en plus au centre des préoccupations des politiques et stratégies de développement agricole du monde rural, élaborées par le département de l’agriculture. En effet, ce dernier accorde un intérêt particulier à la gent féminine et au souci de réduction des inégalités entre hommes et femmes.
Cet intérêt ne vient pas au hasard. Les statistiques officielles révèlent que les femmes rurales représentent plus de 50% de la population rurale, elles constituent 40% de la main d’œuvre permanente et occasionnelle du secteur agricole. Sans oublier que plus de 7% des exploitations agricoles marocaines sont gérées par des femmes.
Dans ce sens, la stratégie Plan Maroc Vert place l’élément humain au centre de ses préoccupations en adoptant un mode de gouvernance qui assure l’égalité d’accès à toutes les catégories sociales et sans distinction de genre, aux différents programmes et projets de développement agricole et rural.
Le Pilier II du PMV soutient en particulier l’agriculture solidaire et intègre fortement les femmes à travers des projets spécifiquement destinés aux organisations féminines agricoles. Comme résultat, nous assistons à une augmentation notable du nombre de coopératives créées dans le cadre de la dynamique du PMV dans différentes filières agricoles avec environ 1 779 coopératives regroupant près de 32 126 femmes.
Dans un séminaire organisé à Rabat le 18 décembre 2017, sous le thème « l’intégration de l’approche genre dans le secteur agricole », M. Sadiki, secrétaire général du ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, a mis l’accent sur l’importance de la femme rurale. Il a confirmé qu’elle contribue dans 93% des activités agricoles et para-agricoles le long des chaines de valeurs, de production et de valorisation depuis le producteur au consommateur.
Les femmes sont présentes dans la quasi-totalité des activités agricoles et interviennent dans l’ensemble des filières de production, leur taux d’activité s’élève à 71,4% en milieu rural contre 34,2% en milieu urbain.
Sue le plan pratique, les femmes s’occupent avant tout du désherbage, de la récolte et du stockage des cultures vivrières et elles participent également aux semis, au repiquage, aux travaux d’irrigation, à la lutte contre les ravageurs et à la fertilisation des sols.
Par ailleurs, le département de l’Agriculture accorde une place importante à la femme rurale et déploie des efforts considérables à travers l’élaboration d’actions dans le cadre du Pilier II du Plan Maroc vert, destiné à soutenir l’agriculture solidaire et à intégrer effectivement les femmes dans le milieu agricole à travers divers projets dédiés aux organisations féminines agricoles.
En outre, une panoplie d’actions est entreprise pour l’accompagnement et l’encadrement des femmes dans le milieu rural, notamment l’encouragement et le renforcement du mouvement organisationnel féminin en agriculture autour de projets agricoles, le renforcement des capacités organisationnelles et techniques des femmes rurales, le conseil agricole, l’appui à la labellisation, promotion et commercialisation des produits.
Que ce soit des coopératives de transformation du cactus, d’extraction et de commercialisation de l’huile d’argan ou encore des coopératives d’élevage ovin ou caprin…, au Sud comme au Nord du royaume, les coopératives féminines agricoles sont l’exemple de l’émancipation de la femme et du renforcement de son rôle au sein de la société pour améliorer ses conditions de vie lutter contre la pauvreté.